#15 le célibat, virus dangereux

Déconficnemnt + 15 jours. 

On dirait bien que les petites habitudes ont déjà repris leurs droits.

File plus ou moins masquée devant les grandes enseignes, et crêpages de chignons pour choper le rendrez-vous chez le coiffeur. 

Quelle est la première chose que vous avez eu envie de faire quand notre gouvernement a donné la date du déconfinement ?

Bienvenue dans le numéro 15 du podcast 

A regarder les infos, une patrie de la gent féminine s’est ruée chez l’Espagnol, l’autre chez Dessange & consorts.

Perso, la première chose à laquelle j’ai pensé c’est partir. 

Partir loin ou pas mais partir pour me retrouver seule. 

C’est devenu une obsession, partir pour ne plus penser au frigo qui se vide plus vite qu’une pinte de Corona bien fraiche sur la plage de las Salinas, partir pour ne plus avoir l’impression de n’être qu’une femme nourricière, une femme domestiquée, pour ne plus avoir à ranger derrière tout ce petit monde qui se croit en vacances .

Traquer la chaussette qui traine, le yaourt avec la cuillère qui coagule de chocolat noir, lancer puis vider le lave-vaisselle qui tourne 2 x plus, la poubelle qui déborde et qui crie à l’aide ont fait de moi cette femme que je ne veux pus jamais croiser dans un miroir.

Etre H24 enfermée avec compagnon et enfants, c’est la sensation désagréable de lancer le film «  un jour sans fin » avec un vidéo projecteur et en perdant la télécommande.

 C’est mettre plein phare sur nos mécanismes de vie qui jalonnent un quotidien qui peut nous dissoudre : nourrir, laver,, dormir après métro boulot dodo . Tu parles d’un Kiff.

A cela nous avons rajouté un métier non prévu au contrat : enseigner à des mômes qui ne nous prennent pas du tout au sérieux dans le rôle. 

Alors oui , Célibataire, je veux être célibataire ! 

Réaction épidermique ou prise de conscience brutale ? 

S’il y a un chiffre qui apparaitrait en hausse post confinement , c’est celui des demandes de divorce. 

A la fameuse question qui sonnait comme une bonne blague  à la mi-mars? Alors baby-boom du covid ou divorces en prévision ?, l’audience du podcast « parlons divorce avec Karione » animé par Me Katine de Luca est une bonne réponse : 50% d’augmentation d’écoute entre mars et avril. *

Les demandes de divorce selon certains cabinets d’avocats ont explosé au déconfinement. 

Elles s’expliquent probablement par la rétention des dites demandes  qui se sont agglutinées mais aussi apparemment parce que le confinement a révélé de manière crue et sans appel des dysfonctionnements pré existants.

Le négatif de nos photos passées sous le révélateur de la promiscuité; 

Pourquoi ? 

Réponse estherpienne N°1

La conscience de la vieillesse 

Le ou les enfants à s’occuper, le boulot, les horaires délirants, la salle de sports et les diners mondains laissaient finalement peu de place à la projection dans le futur avec votre compagne / compagnon de route. 

Cette promiscuité a rendu probablement plus réaliste la vision de nos couples quand la vie professionnelle s’arrêtera. Pour un certain nombre d’entre nous, ( près de 12 millions de salariés en chômage partiels et tous ceux qui sont dans un statut libéral et commerçants) la routine du travail a été stoppée d’un coup net, nous projetant immédiatement dans une vie sans le travail pour lien social : Le travail propice aux discussions avec notre cher et tendre, les dégoisements sur le boss ou les collègues, sur les projets en cours etc..

Une sorte de projection en timelapse vers les futurs retraités que nous sommes et une question qui s’impose : Ai-je envie de vivre ma retraite et les dernières années de ma vie avec cet homme, cette femme ? 

Bien sur, l’enfermement a renforcé ce sentiment étouffant. Mais force est de constater qu’on a dû ré inventer ( ou pas ) d’autres sujets de conversation. Et que les conversations tournaient du coup autour des devoirs et des activités à trouver pour occuper les gosses. 

Mais quand il n’y aura plus de gosses à la maison, comment ca va se passer ? 

La folie quotidienne  des apéros skype a démontré que, outre notre tendance confirmée à l’alcool , nous étions dans la quasi-impossibilité de le prendre en tête à tête avec notre coloc’ enfin notre cher et tendre

Réponse estherpienne 2 ( qui peut se cumuler avec la Une) 

Conscience de la mort : 

Paul Valéry dit « Nous autres, civilisations, savons désormais que nous sommes mortelles. »

La menace de la maladie, le nombre de morts jeté tous les jours dans les media ont pu renforcer ou faire jaillir la conscience de notre mortalité pourtant essence même de notre joie de vivre. Sans conscience de la mort point de salut, point de projection, point d’envie.La notion de futur est diluée.

 Si nous avons l’éternité devant nous, à quoi bon se lever le matin ? Notre vie serait une lente procrastination 

Défintion WIKI La collapsologie (du latin collapsus, « tombé en un seul bloc ») est l’étude de l’effondrement des sociétés ou des civilisations. Ce thème est une préoccupation théorique liée à la fois à l’écologie et à l’économie

Cette dernière , marginale et critiquée avant le covid a vu son nombre d’adeptes bondir et  sans fafaronnade  a declaré «  on vous l’avez bien dit «  

Les collapsologues sont néanmoins des personnes qui ne pas que critiquer notre aveuglement mais proposent avec discernement des solutions concrètes pour tenter d’enrayer le mouvement. Permaculture , village Eco respoandable, autonomie énergétique, upcucling etc… 

Bref pour une collapsologie heureuse, on doit prendre conscience des limites de la planète a mise en évidence  de manière radicale par la pandémie. Cette dernière nous a fait prendre conscience de nos dépendances économiques, consuméristes et sociales.  Et je  serai tentée de rajouter : Quid l’indépendance affective ? Bref pour être heureux en groupe, sois déjà heureux tout seul. 

Ma rédemption viendrait-elle ( avant mon prochain potager ravitaillé en eux de pluie et mes poules et ma maison en bois recyclé) par mon autonomie sentimentale ? 

Vivons heureux vivons cachés ? Moi je dirai plutôt : pour vivre heureux, vivons tout seul. 

Il n’y a rien de misanthrope, car il n’y aucun mépris ou destestation de la race humaine dans mon propos. Bien au contraire. Comme il y a une collapsologie heureuse, je probe un célibat heureux. 

Ah Le célibat. Voici un vilain mot. 

Un mot qui sonne déjà comme un reproche, comme une tare, comme un vice de fabrication. 

Le célibat 

Toujours célibataire ? Encore célibataire ? Mais kestufé ? T’es pas mal pourtant ?

L’union, la vie de couple sont donc ancré dans nos esprits comme étant une fin en soi, un aboutissement, pas même une victoire. 

Le célibat sied mieux aux hommes qu’aux femmes. Qu’avons nous entendu du prétendu plus beau célibataire du monde ? Jeparle de Geoges Bien sur avant sa rencontre avec Amal : un beau parti ! Par contre Jennifer ? Oùlà ! Problématique ! Une emmerdeuse , une trop indépendante, parce qu’elle n’aurait pas voulu ceci avec Brad ou encore cela avec .. 

Le champ lexical du célibat serait donc sexiste lui aussi. 

Dans le NUeroi X du pochât EEMTF, j’ai parlé de l’injonction planétaire et séculaire faite aux femmes de faire des enfants pour préserver la survie de l’espèce. 

Le pré requis inhérent à la fonction de la maternité est donc aussi d’avoir trouvé sa moitié ( sa moitié un terme que j’abhorre. Je suis entière merci, je ne cherche pas à rempli les prétendues 50% de ma masse musculaire et graisseuse manquantes avec qui que ce soit) 

Mais force est de constater qu’être célibataire n’est pas bien vu, notyzmme,nt pour la femme 

Si elle a 30 ans elle est

  • soit une prédatrice genre veuve noire donc une assoiffée de sexe 
  • Soit une casse couille oscarisée
  • Soit une phobique de l’engagement donc une fille pas fiable 

Si elle a comme moi bientôt 47, 3 mariages ou vie maritale à son actif, c’’est qu’elle est évidemment 

  • impossible à vivre
  • Insupportable à vivre
  • Frigide 

Notre point communs entre les quadras et au-delà célib et les Catherinette est que nous sommes anormales

Quelques questions au débotté 

Et si on aimait  bien être seul ? Si le célibat pouvait aussi être un choix et non une contrainte ? Est ce déraisonnable de penser que l’on a pas forcement envie ou besoin de partager tous les jours, tous les soirs la vie de l’autre, ses manies quand on en a d’autres déjà bien à nous, ses envies quand on a pas les m^mes, sa pizza 4 formages quand on ne jure que par la calzone ? 

Qu’y a t il d’anormal à ne pas vouloir  subir la charge mentale du couple ? A supporter les errements de l’autre quand déjà on impose les siens ? 

Pourquoi imposer les syndromes pré-menstruels qui nous transforment en harpie, en poule sans tête ? 

Pourquoi devoir toujours composer sur tout, faire des concessions nécessaires au couple pour ne pas tomber dans une guerre permanente ?

Pourquoi devoir se justifier d’un besoin de solitude ponctuel sans que l’autre se sente directeme

 appartement du matin ressemble à celui que l’on retrouvera le soir ? De pouvoir regarder 15 fois « mange prie aime » en repassant nos petites culottes ? De Sortir seule ou avec mes copines sans devoir me justifier 15 fois ? De rouvrir mon mac à 4 heures du mat’ parce que je veux absolument finir Unorthodox sans avoir droit à un soupir exaspéré sur l’oreiller d’à côté ? 

Oh je vous vois venir , vous allez trouver pleins de réponses à ces questions, arguant que vous aussi vous repassez en victoria secret et que votre mec vous prend en levrette sur la table à repasser. Allez les filles, un peu de sincérité : C’est arreivé combien de fois  ? 

« Vaut mieux être seule que mal accompagnée » est encore une des ces phrases que tout le monde éructe sans le penser réellement. Eh bien si, La société vous préfère mal accompagnée que seule car cela rassure, ca  donne tellement la légitimité des conseils de café du commerce. Ca rassure tellement sur sa propre condition, celle de faire partie du cercle des casés. 

Se masque sous ce refus attendri, moqueur, faussement bienveillant du statut définitif du célibat ( ma chérie tu finiras bien par trouver) un miroir des angoisses profondes liées à la solitude. Aimer être seule, c’est MAL. C’est ANORMAL.

Une des premiers contre-argument serait de dire que en tant qu’individu on peut refuser les injonctions et les compromis nécessaires à une vie de couple où on se balance pas les assiettes à la figure à la première boulette. Oui mais ca je n’y crois pas, ca c’est pour vendre un rêve qui n’existe pas, une chimère. 47 ans bientôt et plus de 20 ans passées sous le statut marital avec 3 hommes différents me donnent une certaine expérience en la matière. 

Sous l’apparence de couples parfaits et hamrmieux se cachent parfois des vérités moins glorieuses une fois la porte de la maison du bonheur est refermée. 

Aussi, Le célibat est considéré comme une période qui a nécessairement une date de début et une date de fin; phénomène amplifié et encore plus stigmatisé lorsque nous somme une femme et que notre fameuse horloge biologique nous oblige à trouver le mâle reproducteur sous peine d’avoir gâché sa vie à pas avoir de môme. 

En conclusion s’imposent à nous 2 cas de figure : 

le choix assumé dès le premier jour par des jeunes femmes qui refusent tout net la vie de couple

le choix assumé post divorce .L’échec du couple n’est donc pas à vivre comme tel mais comme une prise de conscience mature et positive. Une définition simple des limites personnelles à vivre avec l’autre, son acceptation, et la capacité de redevenir légère, délestée des injonctions conjugales. 

Le célibat n’est pas forcement signe d’abstiennce ou au contraire d’une hypersexualité ( quelle nympho cette célib ! Ah toujours le bon mot pour les nanas hein… TMTC) 

Et quand bine même le célibat choisi s’accompagnerait d’une mise en jachère volontaire de notre sexualité, qu’est ce que cela peut bien vous faire ? 

Faire accepter que le célibat soit choisi et heureux, soit léger et non considéré comme un acte égocentrique. Que l’égoîsme puisse être la meilleure chose qui vous arrive pour encore mieux partager les moments heureux avec les autres. 

Après il reste les solutions Sartre / De Beauvoir pour être ensemble sans vivre ensemble. Mais là encore il faut trouver le partenaire qui accepte le postulat. 

Bref, aime-toi célibataire, aime-toi sans enfant, aime-toi célibataire avec enfants . Et fuis ceux qui te diront  que le célibat est un virus 

EEMTF 

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