La maternité des quadra

Par Stella Baruchello

C’est devenu un véritable credo depuis quelques années : 40 ans, c’est la nouvelle trentaine fringante. Épanouie, stable tant sentimentalement que professionnellement, la quadra arrive à l’âge rêvé pour entamer une nouvelle vie. Mais le corps lui, ne suit pas toujours lorsque le désir d’enfant surgit. 

Dans la fleur de l’âge, rien ne semble venir perturber leur désir de devenir mère. Cependant, cela devient un véritable combat. Entre efforts de longue haleine, discours anxiogènes et hyper médicalisés qui découragent et font culpabiliser, mais aussi entre surprises et épanouissement, bref avoir un bébé à 40 ans n’est en tout cas jamais anodin. Pourquoi dans notre société, de plus en plus de femmes ont envie d’un premier enfant à un âge jugé comme « tardif » par certains ? Comme si finalement, l’horloge biologique et l’esprit ne parvenaient plus à se combiner avec notre époque actuelle. 

Décryptage sur cette nouvelle forme de parentalité qui semble défier les normes sociétales et qui en fait parler plus d’un. 

L’influence sociologique 

L’âge des femmes qui ont leur premier enfant n’a cessé de reculer. Selon l’Insee en 2010 en France, elles avaient en moyenne celui-ci à 28 ans et l’âge moyen des mères à l’accouchement, quel que soit le rang de naissance de l’enfant, s’élevait à 30 ans. Depuis les années 1960, ce chiffre ne cesse de croître. En effet, on compte 130 000 grossesses par an pour les plus de 35 ans et 27 000 pour les plus de 40 ans, soit trois fois plus qu’il y a vingt ans. 

Mais malgré l’augmentation de l’espérance de vie et le report de l’entrée en activité professionnelle qui s’explique par l’allongement des études, l’accès à la parentalité au-delà de la quarantaine reste source de nombreux désaccords, moraux et médicaux liés notamment aux normes sociologiques. 

Une de ces normes est celle de l’âge de la mère, une parentalité tardive est en fait une maternité tardive. Si du point de vue médical, une grossesse tardive augmente les risques médicaux pour la mère et pour l’enfant, la borne des 40 ans comme limite souhaitable pour ne plus enfanter est une représentation que l’on retrouve dans de nombreuses enquêtes. Quand on se penche sur les normes sociales, la conception tardive semble moins poser de questions quand il s’agit d’un père (1). Au-delà de la prise en compte des risques médicaux, on peut se demander si l’intériorisation d’une limite d’âge pour la mère n’est pas renforcée par les stéréotypes présents dans la société à son égard. Hommes et femmes ne peuvent être mis sur le même plan du fait d’une période de fécondité plus brève pour les femmes. Ainsi, la fameuse horloge biologique rappelle aux femmes que conjuguer engagement professionnel et vie familiale ne peut pas se poser dans les mêmes termes pour les deux sexes. Pourtant, l’âge de l’homme agit lui aussi sur de potentiels risques ; bien qu’il puisse être fertile toute sa vie la qualité de ses gamètes, diminuant avec le temps, peuvent avoir une répercussion sur la santé de son enfant (2). 

L’horloge biologique qui tourne trop vite 

En effet, ces femmes qui ont envie d’être mère plus tard suivent l’évolution sociétale, sauf que le corps lui, n’évolue pas en fonction de la société. Cette peur de l’horloge biologique peut influencer l’envie d’être mère plus tôt, mais cela peut provoquer également un conflit intérieur entre la construction de soi, son développement personnel et sa carrière professionnelle. 

Bien évidemment, être mère n’est pas une fin en soi et beaucoup de femmes font le choix de ne pas l’être, ne pensant jamais vraiment à cette horloge biologique. Mais quand l’envie est très forte, et qu’elle devient irréalisable parce que l’on s’y est pris « trop tard », c’est douloureux et perçu comme un échec. 

Le développement personnel avant ! 

Il existe une tendance du développement personnel, les femmes choisissent souvent dans un premier temps une carrière prenante avec un mode de vie très actif, pour leur épanouissement personnel, et aussi pour ne pas perdre la place qu’elles ont gagné dans leur travail. La sensation d’être pleinement comblées et épanouies pour se permettre de devenir mère, est un nouveau facteur de nos jours. Alors si durant la trentaine, certaines femmes ne désirent pas encore être mère, la carrière en est souvent la première explication. 

En effet, la société actuelle donne le moyen aux femmes de s’épanouir autrement. Et comme il devient difficile d’associer vie professionnelle et vie intime, certaines femmes ont tendances à « cocher les cases » successivement : s’élever professionnellement puis fonder une famille est perçu comme un avantage pour le bien-être d’un enfant. Les femmes peuvent subir un véritable conflit intérieur entre le désir et la réalité du travail: la carrière professionnelle qui demande un vrai investissement et la stabilité conjugale. 

Cette tendance du développement personnel, nécessaire en outre, peut parfois être interprété de façon excessive. Nous avons la sensation que nous devons être pleinement comblées et épanouies pour nous permettre de devenir mère. Il faut donc développer tous nos talents et toutes nos compétences pour ensuite être disponible. Or, l’enfant n’a en réalité pas besoin d’une mère parfaite ! Il a besoin de cet amour naturel qui naîtra lors de son arrivée au monde. 

La stabilité affective tardive 

Le facteur « stabilité affective » est aussi très important avant d’aller plus loin dans son changement de vie personnelle. Les femmes et les hommes se mettent en couple plus tard, ont plus de relations, et prennent le temps de faire le choix d’avoir un enfant car il n’y a plus les mêmes contraintes et obligations familiales ou religieuses que dans les années 1950/1970 (3). 

Et si, au regard de la stabilité affective tardive, on refoulait l’envie d’avoir un enfant durant la trentaine ? Il n’y a aucune généralité en la matière, mais pour donner notre amour à notre enfant, nous devons nous aussi en recevoir suffisamment ? Cela se nourrit en partie dans le couple donc ce mécanisme de refoulement est tout-à-fait cohérent. S’ajoute aussi le facteur financier, élément dont nous pensons que de nombreuses femmes tiennent compte pour apporter une sécurité matérielle et financière aux enfants. 

Notre société pour responsable ? 

Souvent après avoir privilégié leur carrière professionnelle, les femmes vont faire le choix réfléchi d’avoir un enfant, malgré tous les risques que cela peut engendrer. 

La société actuelle, bien qu’en évolution lente sur le sujet, ne permet pas aux femmes de briser le « plafond de verre » notamment parce qu’il y a une absence liée au congé maternité, puis un éventuel aménagement du temps de travail pour concilier une vie de famille. Cela demande davantage d’attention et d’investissement, qui sont souvent considérés à tort par les employeurs, comme des freins à la productivité et à l’investissement professionnel. La réalisation de soi passe aussi par la peur d’un certain « déclassement », de perdre son statut de femme active, son statut au sein de l’entreprise. 

Même si le regard de la société sur la parentalité tardive commence progressivement à évolué il reste du chemin à parcourir. Être quadras et jeunes parents n’est pas toujours facile à assumer. C’est pour cette raison que la parentalité tardive apparait dans la plupart des cas une décision mûrement réfléchie. 

Avantages et inconvénients de la maternité à 40 ans 

Premièrement, il ne devrait pas y avoir d’inconvénients à ce qu’une femme décide d’avoir un enfant à 40 ans, puisque le moment idéal dépend de la façon dont elle se sent et dont elle s’occupe de son corps et de sa santé. À noter que grâce à de nombreuses avancées scientifiques, les complications liées aux grossesses tardives qui survenaient autrefois sont de plus en plus rares. 

La maturité 

Aujourd’hui, la maternité à 40 ans est la nouvelle tendance. À partir d’un certain âge, les femmes sont plus soigneuses et plus sûres d’elles-mêmes. La grossesse est une période de grande responsabilité et de dévouement. Si l’on choisit d’être mère à cet âge, c’est parce qu’on a prudemment examiné toutes les options. 

Le point positif de retarder la grossesse jusqu’à ses 40 ans est que la mère a une plus grande maturité et un sens plus aigu des responsabilités. Sa carrière professionnelle est bien établie, elle a généralement un partenaire stable et fait usage de son autonomie correctement. Une fois les contraintes économiques de la jeunesse surmontées, être mère à 40 ans apparait donc pour beaucoup comme un choix idéal. 

Les risques 

Il faut également garder à l’esprit qu’à 40 ans il est plus difficile de tomber enceinte. Si vous songez à tomber enceinte (ou que vous l’êtes déjà), n’oubliez pas que vous devez préparer votre corps à la naissance de votre enfant, prendre soin de votre santé, de votre poids et ne pas fumer pour votre bien et celui de votre bébé. La maternité à 40 ans est possible, mais en prenant les précautions nécessaires. Soyez-en conscientes ! 

(1) : http://www.slate.fr/story/138194/silence-sexiste-age-pere 

(2) : http://sante.lefigaro.fr/actualite/2014/02/28/22054- lage-peres-aussi-influe-sur-sante-bebes 

(3)https://www.francetvinfo.fr/societe/les-francais-se- marient-plus-tard-et-ont-plus-de-relations- amoureuses_1690679.html 

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